24 avril, 2008

Il etait une fois un rêve


Ce rêve me taraude souvent la nuit, dans une pénombre étrange, presque irréelle, clairsemée de gris et de blanc nacré .Comme un secret que je n’ose dévoiler, il est enfermé dans un écrin celui de l‘inconscience, de mes aspirations les plus profondes et les plus secrètes. Le livrer, à demi mot, dans un demi-silence relève d’un tableau de Mathurin Meheut : La mer en hiver….


J'adore les vieilles pierres, vous savez celles chargées d'histoires, de secrets, mais aussi de vie, d'intenses vies. Je les adore un peu désuètes, isolées, rongées par le temps et le vent, perdus dans une campagne en bord de mer. Pas tout à fait le front de mer, non, mais suffisamment proche pour que je puisse y respirer l'air iode, le goût du sel sur mes lèvres, la " couleur" des embruns sur mes joues, et le parfum de la tempête dans mes cheveux.


J’aime ces vieilles pierres remplies d'histoire, celles qui respirent avec ses murs dont on ressent la moindre colère de dame nature ; en son sein, lover dans son antre je m'imprègne de ses silences ou du bruit sourd de son histoire, jadis remplie de joie, de pleurs, d’intenses vies…. Une autre, des autres.. Je ferme alors les yeux et j'entends ce souffle court du vent qui gronde, les rouleaux des vagues rongés de colère dans cet océan déchaîné et grincheux. J’aime être la assise près du feu…un vieux plaid sur mes genoux. …Savourer la chaleur sur mes jambes, mon corps, mes joues. J’aime ressentir ce froid, ce vent dans mes oreilles. …Il fait tempête dehors, il fait si froid et j‘ai si chaud à l‘intérieure.


La cheminée crépite un peu comme ces étoiles qui scintillent dans mes yeux noirs. J'adore être la, presque seule… car il y a une ombre à mes cotes. J'ignore quel est ce personnage, cet homme. Mais cette ombre est la paisible, lisant en silence un vieux livre à la reliure or. Sa force tranquille m'enlace d'une chaleur égale aux flammes de la cheminée. Je me sens si bien, si apaisée et sereine... la près du feu, à écouter le vent, ou la pluie battre contre les carreaux, la toiture.
Je reste tout simplement la, immobile à ses cotés dont le silence est brisé par sa lecture, ces quelques passages dont il souhaite partager la lecture.

Un rêve ,juste un rêve…dont j'aimerais tant parfois respirer la realité , même un instant , meme un moment ....dans une simple sensualité....silencieuse .
Juste un rêve .



Harthe le 24 avril 2008
Photo Stephan MAY

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